Promenade au Cœur des Ombres

11 Novembre 2024

80 x 80 cm, Épaisseur 1,80 cm

Peinture au son de : Café del Mar

 

Quand je me lance dans une œuvre, je ne sais jamais à l’avance quel sera le résultat final, en revanche je sais où je veux aller, car très souvent mes peintures suivent une actualité, une expérience, une émotion, un rêve, etc.

Celle-ci a été réalisée après la lecture du Livre de Michel DESMURGET, spécialiste en Neurosciences : « Faîtes-les lire ! Pour en Finir avec le Crétin Digital ! »

(Aucun placement de produit, juste le pourquoi de cette œuvre).

Bien entendu, et vous l’aurez compris, malgré les couleurs vives, quasiment flashy, cette œuvre traite en réalité un sujet sombre et sensible. Celui qui met en scène notre faculté à fermer les yeux, par simplicité, afin de ne plus voir notre propre recul.

Le livre de Michel DESMURGET est une analyse profonde, qui retrace l’évolution de notre société, de l’éducation, depuis les années 60, et qui met en lumière toutes nos erreurs, et toutes nos faiblesses. Une combinaison gagnante pour nous amener, décennie après décennie, à un niveau de dépendance grandissant pour les choses inutiles et une incapacité croissante à comprendre les choses les plus logiques… à cause de ce qu’il appelle les « plaisirs récréatifs ».

Le récréatif est un excellent moyen de décompresser et d’oublier la difficulté du temps qui nous use, mais il n’apporte en réalité que peu d’intérêt à l’apprentissage, à notre approfondissement culturel et à notre sentiment de contentement. De nos jours et par définition, le récréatif ne doit plus questionner, et c’est bien le souci. Consommer du récréatif sans demi-mesure tire inexorablement nos aptitudes cognitives dans un sommeil profond dont on a peine à s’extraire.

Le livre de DESMURGET est ici peint à ma façon, avec des nuages de mots, que vous connaissez, que vos enfants connaissent, et qui effacent le bleu du ciel, obscurcissent les couleurs de nos reliefs, et assombrissent les lumières de nos villes. Ces mots, ces marques, n’ont pas été choisis au hasard. Ils ont un sens, puisqu’il s’agît des 18 mots les plus recherchés sur Google, à l’échelle mondiale et sur les années 2023 et 2024. S’il y a quelques années, les recherches se focalisaient grandement sur le sport, la musique, le cinéma, l’histoire et la politique, aujourd’hui, force est de constaté que nos besoins s’orientent vers les réseaux sociaux, le virtuel, ainsi que sur les plateformes d’aide à la consommation rapide.

Des mots qui donnent le sourire au premier abord car on sait qu’ils sont « synonymes » de relaxation mentale, et donc sans prise de tête. Mais des mots qui, les années passant, salissent nos visages et nous obligent à fermer les yeux. Pourquoi ? Parce que la solution au bonheur est difficile à trouver et que l’on apprécie trop, avec le temps, la compagnie de la facilité. Puis vient le jour, où on décide d’ouvrir nos mirettes. On constate avec tristesse que les années se sont envolées. Le soleil a continué de tourner, les arbres ont poussé, les chemins de campagne sont devenus des allées et nos chanteurs préférés ne font plus de tournées ! On compte les années vécues et on estime, d’un calcul peu savant, celles qui nous reste. On additionne les heures, les semaines perdues et on se rend compte de tout ce qui aurait pu être fait, de ces lieux à explorer, de ces projets à réalisés. On se rappelle que marcher le long d’une rivière de forêt, les mains dans les poches était un bonheur simple, mais un bonheur quand même.

Le retour aux réels plaisirs n’est à la portée que d’un battement de cil… Aussi faut-il ouvrir les yeux pour voir revenir les couleurs.  Prendre le temps d’apprécier les petits plaisirs de la vie, si ce n’est pas déjà le cas, est crucial. On peut trouver du récréatif dans des choses de réflexion, on peut trouver de la sérénité dans des moments d’intensité, mais on ne trouvera jamais rien de nourrissant dans ce monde virtuel qui nous est continuellement proposé. Si les yeux restent fermés, il n’y a que du noir ! Et expérience faîte par moi-même, cette facilité n’amène aucune joie, aucun plaisir.

J’écoute une nouvelle fois Café del Mar pendant ces heures de peinture. Certains penseraient que j’en ai déjà fait le tour, mais Café del Mar et la musique Chill Out plus généralement sont arrivés dans ma vie courant 2020, et il y a de nombreuses années à rattraper. Ce style musical est en réalité un bonheur à lui seul. Que je sois seul ou en famille, posé avec un livre ou en cuisine, au travail ou en week-end, chaque moment passé est apprécié plus intensément. Cette douceur relaxe ma personne, guérit mon stress et me permet d’appréhender les défis plus aisément.

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