S.H. ArtAbstrait est la combinaison d’un nom, d’un art et d’une personnalité intérieure. Mais c’est avant tout l’aventure d’un père de famille qui, peu à peu, se perdait de vue, pour devenir abstrait. Voilà qui je suis :

Je travaille à l’Université de Physique de Genève, comme responsable technique de laboratoire en R&D. Mon travail est passionnant et de ce fait, je ne compte pas les heures. Notre richesse la plus précieuse est sans aucun doute le temps et savoir l’organiser pour mieux l’apprécier est un combat difficile.

Marié et père de jumeaux, les instants de vie à la maison défilent aussi vite qu’une rotation du soleil autour de la Terre. Les précieux moments qui me restent sont voués à des activités qui me tiennent grandement à cœur : la vie associative, la vie communale et les jeunes.

Des semaines très actives et très enrichissantes, où le sentiment d’utilité rencontre la satisfaction d’en apprendre toujours plus. Mais cet épanouissement dans la connaissance des autres et de la vie qui m’entoure fragilise une réalité non pas moins cruciale… celle de ne pas toujours être ailleurs, mais belle et bien d’être ici. S’oublier, et devenir un peu abstrait pour soi-même, crée beaucoup de confusion en nous. Ne plus savoir prendre un moment pour soi ne nous permet plus d’être à l’écoute de nos propres besoins. D’une fatigue grandissante est venue la négligence de prendre soin de moi, jusqu’au jour où le cœur a dit stop et le corps s’est arrêté !

Dès lors, on ne prévoit plus de grands combats, car il faut se reposer, mais on ne se nourrit plus des choses qui nous font vibrer.

Après 3 ans de relâche et de morosité, très bien agencées par une crise sanitaire, une crise économique, une crise écologique et des crises civilisationnelles, c’est du côté de la famille que la réponse est venue… Mon fils performait dans la construction, ma femme dans la pâtisserie et ma fille dans le dessin. Leurs moments de sérénité m’ont interrogé… Qu’est-ce qui pourrait aujourd’hui m’apaiser ? Comment m’évader l'espace d'un moment, oubliant les obligations de la vie et les tracas en tout genre ?

Quand on vous dit que la famille est la chose la plus importante au monde, vous seriez bien avisés de le croire ! Car c’est toujours de là que la lumière perce l’obscurité.

C'est en 2022, à l'approche des fêtes de fin d'année que mes questions ont trouvé réponse. Cet intérêt pour les assemblages de couleurs et les compositions d'effets de style s'est révélé, les mois passants, alors que j'accompagnais mes enfants dans les musées et les expositions de toute sorte. L’exposition Art3F de la Roche-sur-Foron a été ce déclic. Chacune des allées m'a fait voyager… les heures sont devenus des secondes… et la fatigue s’est transformé en énergie positive. Et si la peinture pouvait être cette parenthèse de vie ?

Très bien accompagné par mes enfants et ma femme qui me poussent, par mes parents et mon frère qui me motivent, me voici donc tomber dans les couleurs ! J’aime les couleurs et l’énergie qu’elles dégagent au premier regard. Parfois, de l’autre côté d’une pièce, elles éclatent l’espace et agrippent l’attention. La toile ne parlera pas forcément toujours à tout le monde… les goûts et les couleurs dit-on… mais elles auront toujours cette facilité à appâter et détourner les regards. Puis la peinture ne s’arrête jamais à ce que l’on voit, elle permet d’exprimer les choses plus profondes que l’on ne dit pas toujours. C’est une fenêtre ouverte sur un livre très personnel qui permet d’extérioriser des moments de vie, des ressentis, des angoisses ou des rêves. Peindre pour m’évader, mais surtout peindre pour me voir !

Ceci pour être S.H ArtAbstrait et non pas H.S. !

Je m’appelle Sylvain HEINZEN et je vous remercie pour cet échange.

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