Première réalisation après retour d'accident. J'ai récupéré 90% de motricité au niveau du coude, largement suffisant pour me remettre dans l'abstrait, mais finalement pas assez précis pour continuer mon projet de peinture "réaliste". Ce n’est pas grave, mes montagnes attendront quelques temps avant d'être posées sur un mur.

Lâcher Prise est un premier essai qui, bien que proche de "Le Monde de Demain", va dans la direction d'un style différent qui est appelé le Street'Art. J'avais envie de continuer à explorer les infinies possibilités qu'offre la peinture, mais toujours dans un style très flash, très coloré. Je suis très content de ce premier essai, même si j'aurai pu limiter un peu en taille les traverses noir anthracite.

La toile a été réalisée avec des pinceaux, des calques, des bombes aérosols, des couteaux et de la bande adhésive. En règle générale, je pratique 90% de travail au couteau et 10% le reste, or dans "Lâcher Prise"... j'ai fait l'inverse ! Il n'y a que 10% de travail au couteau, d'où un temps de création bien plus restreint. Le résultat est vraiment sympa selon moi ! Seul le relief de la peinture au couteau semble manquer sur la toile. Ce relief qui apporte, et je m'en rends compte grâce à cette peinture, quand même une sacrée pointe de charme aux œuvres !

"Lâcher Prise" m'invoque le fait qu'il est nécessaire d'apporter de la couleur et de la vie dans son quotidien. On vit des moments assez tristes en vrais, où tout est soit blanc soit noir. On se les pose et on se les impose comme une fatalité, alors qu'une porte poussée, un livre ouvert, une légère entrave à sa routine, un moment improvisé entre collègue, un simple repas en famille, ou l'envie de sortir quelques pinceaux permettent de colorer un peu la journée.

Le monde ne va pas bien, mais quand on sait lâcher prise, on l'oublie, et l'espace d'un moment, on se dit que tout est parfait. C'est ça l'essence du plaisir. La Street'Art permet de mettre en contraste la morosité et la couleur, le sombre et la lumière. C'est pour cela que notre regard est très souvent attiré par ce style artistique qu'on l'aime ou non, car il nous sort, le temps d'un clin d'œil, de l'environnement grisâtre qui nous entoure !

J'ai pu réécouter les albums de Moby pendant ce travail à l'acrylique. C'est un artiste que je n'écoute pas forcément souvent, pourtant, quand je mets à jour mon disque dur, ou que je change de clé USB pour la voiture, ou que je me dis qu'il serait temps de faire de la place sur le portable... Moby trouve toujours place. Il est un peu comme un intemporel et remettre ses sons procurent toujours autant de sérénité en moi. C'est aussi une infinité de souvenirs qui viennent avec la musique, car en fin de compte, Moby a toujours été là !