Cette seconde peinture commence par des gestes reproduits d'un nouveau tutoriel. L'inspiration est là, je veux m'exprimer, mais la peur de tout rater l'emporte. Est-ce un ressenti similaire chez tous les novices ?

Puis le déclic arrive tout naturellement après la partie basse de la toile. La musique du groupe de Rock "Saga" me berce, mais il y a ces informations télévisées en fond de pièce qui interfèrent. Le programme est très similaire à ce que l'on voit depuis de nombreuses années, la crise sanitaire, la crise économique, la crise écologique, la crise civilisationnelle, la guerre à l'Est de l'Europe. Puis le travail a repris, les obligations des à-côtés aussi... tout cela soigneusement organisé entre les sorties sportives des enfants, les nombreuses tâches à domicile et l'impression d'un bruit constant et incessant venant de toute part et symbole d'un quotidien toujours plus fou, d'année en année.

J'éteins cette télévision qui ne raconte rien de positif, je monte le son de la radio, et je me plonge dans les couleurs en oubliant le reste. Mon Carré de Silence est ma première inspiration et je me rends vite compte que l'on ne peint pas qu'avec ses mains ! Si l’avant-bras se révèle être l’instrument, le cœur et l’esprit sont les vrais chefs d’orchestre. Les sons me remplissent d’idées, la gestuelle applique cela sur la toile, mes yeux rapportent les images et l’esprit et le cœur synthétisent tout cela pour donner le sens, celui des envies.

Il y a encore beaucoup de gestes approximatifs et d'effets de style moyens, mais l'avantage de m'être lancé dans l'abstrait, c'est que chaque erreur est un plus.